Wilfrid Grignon
Wilfrid est le fils aîné de Médard Grignon, aubergiste de Saint-Jérôme et d’Henriette Lalande. Il naît le 20 août 1854. Son adolescence est marquée par l‘arrivée du nouveau curé Félix-Antoine Labelle à Saint-Jérôme. Ses discours rassembleurs et son rêve de colonisation du Nord laisse chez Wilfrid Grignon une trace qui fait rapidement son chemin.
Il entreprend ses études au Séminaire de Sainte-Thérèse avant de compléter son cours en médecine. Avec son nouveau diplôme en poche, le docteur Grignon exerce d’abord à̀ Sainte-Thérèse avant de s’établir à Bouctouche au Nouveau-Brunswick où il fait la rencontre d’Eugénie Baker (1859-1907), qu’il épouse Eugénie en 1879. À la demande du curé Labelle, Wilfrid Grignon revient exercer à Sainte-Adèle. Wilfrid et Eugénie auront 9 enfants.
Le docteur Grignon achète en 1881 une terre située en bordure de la rue Morin (176 rue Morin). Impliqué dans sa communauté́, le bon docteur devient maire de Sainte-Adèle en 1886. Le train qui entre en gare à Sainte-Adèle en 1891 accélère le développement du village.
Afin d’accommoder les nouveaux villageois venus s’établir en haut de la côte Morin, le docteur Grignon défraie les coûts pour l’installation de l’aqueduc.
Un nouveau terreau d’expérimentation
Le docteur Grignon ressent de plus en plus d’amertume face à la misère des colons, l’épuisement des troupeaux et la déchéance de la culture dans les sols rocailleux des Laurentides. Il fait appel au docteur le Dr. F.-X-. P. Goyette pour prendre soin de ses malades et se tourne vers l’agriculture expérimentale. Pour ses expérimentations, il a acquis une prairie d’une superficie de 25 arpents. Lorsqu’il la mettra en vente, elle aura atteint 300 arpents, dont 200 en culture.
Lors de ses visites dans les différentes fermes, il collige diverses observations et fait connaitre les progrès qui s’en suivent. Avec Édouard Barnard, il fonde le cercle agricole du comté de Terrebonne et part à la rencontre des cultivateurs. Ses conseils sur les nouvelles méthodes de semence gagnent rapidement en popularité́. Ce qui lui vaut la haute distinction du mérite agricole remis par le gouvernement du Québec. En 1899, le docteur Grignon est nommé́, pour le compte du gouvernement provincial, conférencier agricole.
La modernité́ du village
Le docteur prône les beautés de son village, la nature, ses vergers et le lac Rond couleur d’azur où prolifèrent les poissons. Il achète des publicités dans les médias américains. En 1898, le village compte déjà̀ trois hôtels. Sainte-Adèle devient peu à̀ peu la future Summer city du nord de Montréal.
Président de la commission scolaire, il rachète la terre de la famille d’Hormidas Biroleau Lafleur et fait construire en 1901 sur la rue Morin (anciennement 173 rue Morin), de biais avec la résidence du docteur Grignon, une nouvelle école. Les premiers élèves entrent en septembre dans un établissement scolaire mixte.
Une nouvelle usine de fabrication de pulpe et de papier
Le maire Grignon entreprend des démarches auprès de Jean-Baptiste Rolland, pour qu’il achète le pouvoir hydraulique de la rivière du Nord à Sainte-Adèle. Une fabrique de pulpe à papier voit le jour à̀ Sainte-Adèle en 1902. Le conseil de ville, dirigé par le docteur Grignon, consent à l’entreprise une exemption de taxe de 25 ans.
Le préfet du comté devient agronome.
Monsieur le préfet agronome
Désigné unanimement au poste de préfet du comté de Terrebonne, le bon docteur participe à la création de l’industrie laitière et à l’amélioration du troupeau. Il est nommé́ inspecteur du bureau d’hygiène de Montréal en 1902.
Il visite en compagnie des dirigeants politiques les fromageries et laiteries du comté où des prix sont attribués pour récompenser les entreprises. Il parcourt le territoire en chevauchant son fidèle cheval Ben ou à̀ bord de l’ancien carrosse du curé Labelle trainé par deux gros chevaux.
Pour améliorer la race chevaline de la province de Québec, Wilfrid Grignon fait venir des poulains Ardennes. Sa nouvelle race chevaline ardenno-canadienne se distingue lors des concours et des expositions.
Les pâturages des Laurentides représentent une richesse incalculable. Le ginseng s’avère une véritable mine d’or pour les cultivateurs Pour améliorer la culture du sol et encourager les cultivateurs, divers concours sont organisés, dont celui de la pomme de terre, qui s’avère très propice au sol rocailleux des Laurentides.
Il public en 1903, un traité Le petit livre d'or du cultivateur et du colon qui a complètement transformé les méthodes en agriculture. Le mérite est officiellement reconnu par le gouvernement du Québec qui en achète des milliers d’exemplaires.

Le docteur WIlfrid Grignon

