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Parc du Mont Loup-Garou

Mythes, légendes ou vérités?

Il paraîtrait qu’un loup-garou aurait sévi pendant très longtemps sur l’une des plus vertigineuses montagnes de Sainte-Adèle, le Mont Loup-Garou. Dans le secteur, cet homme transformé en loup et condamné à errer la nuit était à l’origine de toutes sortes de ouï-dire pendant les années 1800 et 1900. Une histoire raconte qu'un bon soir, un bambin horrifié se réfugia auprès de sa mère, lui disant avoir aperçu «un grand ours» à la fenêtre. Plus tard cette nuit-là, l’enfant disparut de son lit et on ne le revit plus jamais. Une autre histoire étrange rapporte qu’un chasseur du nom de Desjardins partit au clair de lune. Sans nouvelles de lui, on ne retrouva sur la montagne que son fusil et quelques morceaux de cuir. Fait plus cocasse, on raconte aussi qu’à l’aube, après les nuits de pleine lune, on retrouvait parfois les chevaux avec... leurs queues tressées. 

 

En 1954, des journaux des quatre coins de la province annoncent qu’un philosophe montréalais, M. de Nobili, compte passer une nuit sous la pleine lune au Mont Loup-Garou, accompagné de cinq étudiants. Organisée par Georgette Arus, citoyenne passionnée d’histoire, l’excursion visait à démystifier cette légende très ancienne que les plus vieux persistaient à croire. Pour eux, y passer une nuit signifiait une mort horrible. Ces histoires ont été transmises de générations en générations, en ces temps où l’imagination trouvait les réponses que l’observation seule ne satisfaisait pas. Réelles ou pas? Personne ne détient la réponse. Ce qui est certain, c’est qu’à Sainte-Adèle, le Mont Loup-Garou reflète par son nom tout l’impact de cette tradition orale.

 

Toutefois, avec la modernisation des grands axes routiers et l’arrivée du chemin de fer Canadien Pacifique et du P’tit Train du Nord, le territoire du mythique loup-garou et son sommet culminant à 490 m d’altitude devinrent le paradis des skieurs. Dès 1920, des « trains de neige » y amenèrent de nombreux citadins, tout comme dans plusieurs stations de ski des Pays-d’en-Haut. L’été, la montagne était prisée pour les promenades à cheval et la randonnée. Plusieurs villégiateurs séjournaient à l’auberge Sun Valley Farm, lieu très populaire grâce au remonte-pente qui permettait de skier sur le site, mais aussi en raison de son emplacement idéal puisque l’auberge était entourée de montagnes. À travers monts et vallées se faufilait un réseau de 700 km de pistes, parfaites pour le ski de randonnée. L’une des pistes aménagées par la Sun Valley Farm débutait au mont Loup-Garou et s’étirait jusqu’à Morin-Heights, offrant plusieurs points de vue et descentes poudreuses. Une autre piste offrait le trajet le plus direct (14 km) de l’auberge jusqu’à Saint-Sauveur. Puis, l’intérêt pour le ski de randonnée s’essouffla tranquillement avec l’essor de nombreux centres de ski de plus grande envergure dans la région.

 

Depuis les années 1990, la montagne est fréquentée pour ses sentiers de randonnée, ski de fond, raquette, vélo de montagne et vélo hivernal entretenus par l’organisme bénévole Plein-Air Sainte-Adèle. On peut l’explorer en empruntant notamment le sentier «Le Loup-Garou» qui longe les lacs Matley et Richer pour se rendre jusqu’au sommet. 

 

La Ville de Sainte-Adèle a fait l’acquisition de ce précieux terrain en 2017 et souhaite maintenant acquérir les terrains adjacents afin d’y réaliser le projet de Parc du Mont Loup-Garou. Ce grand parc aménagé pour les citoyens permettra de redécouvrir la riche histoire de cette montagne, ses légendes et son importance pour le développement de la région. Enfin, la préservation de ce patrimoine naturel assurera certainement un legs pour les générations futures et qui sait, permettra peut-être d’élucider quelques mystères… 

 

Laurence Millette, archiviste

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La légende du Mont Loup-Garou 

 

Créature énigmatique de l’imaginaire québécois, le loup-garou – aussi appelé lycanthrope – est un être insaisissable, mi-homme, mi-loup, fort ancien et commun à de nombreux peuples, dont les origines semblent remonter aussi loin qu’à la mythologie grecque.

 

Plus près de nous, une légende datant du début du 19e siècle laisse entendre qu’un loup-garou aurait sévi pendant très longtemps sur l’une des plus vertigineuses montagnes de Sainte-Adèle, le Mont Loup-Garou. Un homme transformé en loup et condamné à errer la nuit était à l’origine de toutes sortes de ouï-dire pendant les années 1800 et 1900.

 

Au fil des ans, les évocations du loup-garou se multiplient et contribuent à l’immortalité du mythe de cette créature effrayante. Voici les plus saisissantes!

 

Une histoire raconte qu'un bambin horrifié ayant dit à sa mère avoir aperçu « un grand ours » à la fenêtre est disparu pendant la nuit et n’a jamais été revu.

 

Un autre récit fait état d’un chasseur du nom de Desjardins, parti au clair de lune, qui n’est jamais revenu de sa chasse. On n’a retrouvé de lui que son fusil et quelques morceaux de cuir sur la montagne. 

 

Certains laissent également entendre que deux bûcherons qui se moquaient de la légende, auraient un jour décidé d’établir leur camp sur le Mont Loup-Garou. L’un a été retrouvé mort, horriblement mutilé, et l’autre a perdu la raison et est décédé deux jours plus tard.

 

Une autre anecdote relate qu’une femme qui s’était rendue sur la montagne un soir en est revenue folle, tandis que sa cabane a été rasée par le feu. La rumeur veut qu’elle ait été internée dans une institution de soins psychiatriques de Montréal.

 

Fait plus cocasse mais tout aussi mystérieux, on raconte également qu’à l’aube, après les nuits de pleine lune, on retrouvait parfois les chevaux avec... leurs queues tressées!

 

En 1954, bien décidé à faire la lumière sur ces histoires abracadabrantes et « à prouver fausse cette croyance qui est très ancienne et répandue dans la littérature de plusieurs races », le professeur d’université et philosophe montréalais M. de Nobili, compte passer la nuit du 17 juin au Mont Loup-Garou, sous la pleine lune, accompagné de cinq étudiants. « Non, nous ne serons pas armés mais nous apporterons une protection suffisante contre la nature », a mentionné ce spécialiste du folklore canadien-français avant son expédition. 

 

À l’origine de cette excursion, Mme Georgette Arus, une spécialiste de la culture et de l’histoire canadienne-française dans les Laurentides, a promis « que l’on patrouillerait le pied de la montagne afin d’éloigner les farceurs et protéger l’ascension ou la descente, peut-être, du groupe. » L’histoire ne dit pas si M. de Nobili et ses cinq étudiants ont eu la chance de faire le récit de leur nuit sous la pleine lune au Mont Loup-Garou… 

 

Alors : mythes, légendes ou vérités? Personne ne détient la réponse. Mais peut-être la découvrirons-nous un jour ici, au Parc du Mont Loup-Garou!

 

Et vous, oseriez-vous passer une nuit de pleine lune sur le Mont Loup-Garou?

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 Loup-garou - Weird Tales 1941 domaine public Wikimedia.

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