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Maison Claude-Henri Grignon

La maison Claude-Henri Grignon (195 rue Morin)

Claude-Henri Grignon est l’un des personnages le plus important de la municipalité. Maire, commissaire d’école, préfet du comté de Terrebonne, syndic pour la construction de la nouvelle église, il s’est inscrit au cœur de tous les débats.

Éléments historiques

 

En 1858, Israël Desjardins (1834-1908) quitte Saint-Jérôme en compagnie de Philomène Lapointe qu’il vient d’épouser. Israël Desjardins acquiert du forgeron François Chamereau dit St-Jean le lot 73 sur lequel est déjà probablement érigée une maison et une boutique de forge.   

 

Le couple s’installe à Sainte-Adèle dans une partie du village embryonnaire qui prend forme en haut de la côte, près de l’église de Sainte-Adèle, nouvellement construite. Au recensement de 1861, ils ont déjà une fille : Donalda. Quinze autres enfants suivront, dont Arcade (inspecteur des travaux à Sainte-Adèle et prêteur usurier) et Sigefroi (boulanger de père en fils). Le père et ses fils marqueront notre histoire. 

 

Après le décès de son mari, Philomène Lapointe lègue la terre, la maison, l’écurie, la forge et autres dépendances à ses enfants. Arcade et Sigefroi rachètent la part de leurs frères et sœurs. Sigefroi transforme la forge en boulangerie.  

 

À son retour de la Première Guerre mondiale le docteur Louis-Marie Grignon acquiert, en 1920 et 1924, des frères Desjardins la maison. Son frère Claude-Henri s’y installe en 1925 pour en faire sa demeure, mais aussi son havre pour l’écriture, notamment du roman Un Homme et son péché, qu’il publie en 1933. Claude-Henri Grignon décède en 1976.

 

À la même époque, ou un peu avant, le toit mansard situé sur la partie Est du bâtiment fait place à un toit à deux versants. La lucarne a été retirée pour être remplacée par une baie vitrée.

La demeure revient sur le marché et Claire Grignon, fille de Claude-Henri et de Thérèse Lambert l’achète en 1983. 

Les architectes André et Michel Lefebvre sont propriétaires de la demeure de 1986 et 2001. Plusieurs autres se succèdent au fil des ans et la maison tombe peu à peu dans l’oubli.

L'implantation

 

La maison du 195 de la rue Morin à Sainte-Adèle est située dans ce que l’on nommait jadis le haut du village. Le secteur qui compte de nombreuses propriétés centenaires est bordé par le mont Chantecler et le lac Rond, nommé ainsi pour la forme de son plan d’eau. 

 

La maison est située en bordure de la rue Morin, à l’angle de la rue Grignon. Aujourd’hui, ce secteur est situé à l’ouest du village.

La maison est bâtie selon deux plans juxtaposés, puisque la demeure comptait à l’origine, une maison de forme rectangulaire et d’une forge, de dimension carrée. Une grande véranda a été ajoutée par la suite.  Les dimensions de cet immeuble sont d’environ 48 pieds de façade par 24 pieds de profondeur. Érigée sur deux étages, l’aire habitable est de 2178 pieds carrés. 

Le type d'architecture 

 

La typologie constructive s’inscrit dans une architecture néoclassique anglaise avec ses deux étages, sa composition symétrique, ses frontons triangulaires disposés au-dessus des entrées, peu d’éléments en saillie et l’aménagement de galeries. Par contre, elle ne possède pas autant d’ouverture que la typologie conventionnelle.

La maison repose sur une maçonnerie de pierres à crépi. Les fenêtres au soubassement sont enchâssées dans un appareil de briques.

Parmi les éléments d’intérêt, notons des fenêtres à petits carreaux, et leur mécanisme à battants. Les portes en bois, percées de douze carreaux de verre, sont surmontées d’une imposte qui semble d’origine. 

Son toit mansard ayant été retiré avant 1976, le bâtiment possède maintenant des toits à deux versants droits, qui sont recouverts de tôle à baguette. 

 

Des contrevents, de couleur verte, formés de panneaux pleins et leurs ferronneries semblent intacts. 

Sur les balcons avant, un jeu de colonnes repose sur une base carrée à caisson surmonté d’un fût carré légèrement conique qui supportent les frontons triangulaires. 

Les souches de cheminées sont insérées dans le prolongement du mur-pignon au centre du faîte, aux deux extrémités de la demeure. Le foyer de maçonnerie de pierre d’époque trône toujours au centre du salon.

 

La reconnaissance de la maison Claude-Henri grignon comme bâtiment patrimonial

 

Une première tentative pour la citation de la maison Claude-Henri-Grignon 

 

Après le décès de Claude-Henri Grignon, sa fille Claire milite pour sauvegarder les archives de son père et entreprend des démarches pour que la maison devienne une propriété de l’État et qu’elle soit reconnue monument historique. 

La ville de Sainte-Adèle fait l’acquisition des œuvres écrites par Claude-Henri Grignon. Divers documents (lettres, gouaches, lithos) ont été cédés à la Bibliothèque nationale du Québec, en 1979. 

La question de la reconnaissance du bâtiment s’invite dans la campagne électorale provinciale en 1981. Les candidats en font la promesse. Du côté municipal, le maire Daniel Dubé exprime son intérêt et interpelle les instances gouvernementales à agir en ce sens. 

 

Une plaque commémorative pour le cinquantenaire d’Un homme et son péché

 

Pour souligner le 50ᵉ anniversaire de la publication du roman Un homme et son péché, le Comité des amis de Claude-Henri Grignon est créé le 8 janvier 1982 et des dons sont sollicités auprès de la population. 

Lors d’une cérémonie tenue, le dimanche 16 octobre 1983, et réunissant de nombreux invités, madame Juliette Poirier-Desjardins, fille du docteur Poirier, belle-fille d’Arcade Desjardins et grande amie du célèbre romancier dévoile une plaque de bronze qui est apposée depuis sur la maison. 


Deuxième tentative de citation patrimoniale

 

La maison de Claude-Henri Grignon deviendra-t-elle historique ? C’est la question que se pose à nouveau Claire Grignon, les administrateurs de la Chambre de commerce de Sainte-Adèle et les représentants de la Société d’histoire des Pays-d’en-Haut en 1986. 

Lors de la création de la nouvelle ville de Sainte-Adèle - regroupée avec Mont-Rolland en 1997-, alors que le filleul de Claude-Henri Grignon, Pierre Grignon, est élu au poste de maire, la question s’inscrit à nouveau dans l’agenda. L’achat de la propriété́ par la municipalité́ est envisagé́, puis rejeté́ par le conseil de ville. 

 

La bibliothèque municipale prend le nom de Claude-Henri Grignon

 

En 1998, la bibliothèque municipale de Sainte-Adèle change de dénomination sociale pour prendre celle de Bibliothèque Claude-Henri Grignon. 

L’identification du patrimoine culturel par la ville de Sainte-Adèle 

Une nouvelle Loi sur le patrimoine culturel entre en vigueur en 2011. Dorénavant, une municipalité́ peut, par règlement identifier des éléments du patrimoine immatériel, un personnage historique décédé́, un événement ou un lieu historique. 

En reconnaissance de l’apport de l’auteur à sa région, la ville de Sainte-Adèle attribue un statut légal de personnage historique à Claude-Henri Grignon en 2017. Son nom et son œuvre figurent dorénavant au registre du patrimoine culturel du Québec.

La valeur patrimoniale globale

 

Plusieurs éléments d’intérêt justifient la désignation du lieu comme bâtiment patrimonial, Ces valeurs sont d’ordre : 

Informations historiques 

La maison Claude-Henri Grignon témoigne des origines urbanistiques du noyau villageois de Sainte-Adèle qui prend forme autour de l’église paroissiale construite en 1852.

Valeur architecturale 

Le bâtiment présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale.  Il s’inscrit dans La typologie constructive du milieu du 19e siècle.

 

Le personnage associé 

Claude-Henri Grignon demeure l’un des symboles les plus significatifs ayant apporté́ à Sainte-Adèle et au Pays d’en Haut, leur notoriété́. Il est né, a grandi, a œuvré et est décédé́ à Sainte-Adèle. Il a joué́ tour à tour, les rôles de maire, commissaire d’école, préfet du comté de Terrebonne, syndic dans la construction de la 2ᵉ église du village en 1952 et la venue d’une nouvelle centrale téléphonique. Auteur prolifique, il a fait connaître par ses écrits et par son roman Un homme est son péché, tout un pan de l’histoire de la colonisation des Laurentides.

1. Maison Claude-Henri Grignon, 2019. Photo Ville de Sainte-Adèle.jpg

Maison Claude-Henri Grignon, 2019. Collection Ville de Sainte-Adèle.

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