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Maison Biroleau-McGuire

Maison Biroleau-McGuire (183-187 rue Morin)

Éléments historiques

 

Le charpentier-menuisier Joachim Lafleur dit Lafleur (1790-1878), sa femme Marguerite Legault et leurs 8 enfants, dont Cyprien, Olive et Odile résident à Saint-Scholastique.

 

Le marchand Cyprien Biroleau dit Lafleur acquiert en 1857, du représentant du commissaire des terres de la couronne, Augustin-Norbert Morin, les lots 71 et 72, pour y construire une maison et un magasin général. Écuyer, capitaine de milice et maire de la municipalité́, Cyprien passe ensuite le flambeau à son fils Hormidas, qui sera à son tour marchand et maire de la ville. 

 

La sœur de Cyprien, Olive se marie à Charles Lajeunesse, premier marchand général à s’établir en 1865 à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Les deux magasins exploités par Lajeunesse et Biroleau sont construits selon une typologie identique, soit deux maisons juxtaposées l’une à l’autre, de type mansart. Le frère de Cyprien, Odile Biroleau dit Lafleur, charpentier-menuisier, figure au Répertoire du patrimoine culturel du Québec pour la construction du palais de justice de Lachute, érigé en 1887. 

 

Par la suite, la demeure de la rue Morin a servi de résidence à différents notables de la ville de Sainte-Adèle. Le magasin général y a été présent pendant plusieurs décennies, puis des commerces plus spécialisés s’y sont succédé́ au fil des ans. 

Né en 1905, Jean McGuire est le fils de James McGuire, propriétaire d’une boulangerie à Sainte-Marguerite. Il travaille comme contremaître, pour le baron belge Louis Empain, en 1936 et 1937, lors de la construction du premier centre commercial ayant ouvert ses portes en Amérique du Nord. 

Autour de 1943, Jean McGuire achète l’édifice de la rue Morin et une voiture ambulance, qu’il opère pour transporter les blessés. Puis il fait construire, au début des années 1950, un salon funéraire à deux pas de sa demeure. Il conserve ce commerce pendant plus de 40 ans. 

Implantation

 

La demeure du 183-187 de la rue Morin à Sainte-Adèle est située dans ce que l’on nommait jadis le haut du village. Le secteur qui compte de nombreuses propriétés centenaires est bordé par le mont Chantecler et le lac Rond, nommé ainsi pour la forme de son plan d’eau. 

 

Le bâtiment érigé d’après deux plans rectangulaires juxtaposés prend place à l’intersection des rues Morin et Beauchamp. 

Le type d'architecture

 

Les maisons de deux étages sont érigées sur une maçonnerie de pierres à moellons. Ces matériaux sont repris pour les souches de cheminées principales et les colonnes qui ceinturent le terrain. De magnifiques escaliers extérieurs, de bois ornementés, mènent à l’étage. Les balcons latéraux sont protégés d’une toiture à fronton, recouverte d’une tôle pincée. 

La typologie constructive s’inscrit dans la maison mansardée de style Second Empire. Cette architecture se développe à Paris, sous le règne de Napoléon III, notamment à̀ travers les travaux du baron Haussmann. Elle doit son nom à l’architecte français François Mansart (1598-1666). 

Parmi les caractéristiques de ce style, on retrouve un toit brisé, à deux ou quatre côtés, et un revêtement traditionnel de tôle On observe également des galeries couvertes en façade qui se prolongent parfois sur les autres élévations. Les ouvertures s’inscrivent dans une symétrie. Les murs sont recouverts de planche à̀ clin et son ornementation est plutôt discrète. 

Une charpente à la Mansart comporte une toiture formée de deux pentes différentes. La partie supérieure du toit s’appelle le terrasson, elle est séparée de la partie inférieure, le brisis, presque vertical, par ce que l’on appelle la ligne de bris. Cette forme de charpente laisse de grands espaces disponibles sous les combles, d'autant plus lorsque le brisis est courbe. 

 

Les modifications les plus significatives apportées à la maison sont visibles du côté de l’ancien magasin général. Les fenêtres d’origine qui prenaient place à l’étage ont été remplacées. Les éléments ornementaux comme les chambranles et le fronton ont disparus. Le balcon a aussi subi une cure de rajeunissement et a perdu sa toiture. Cette portion de la maison a conservé sa fonction commerciale jusque dans les années 1990.

Du côté de la maison, la représentation la plus authentique demeure la lucarne en bois à fronton curviligne qui rappelle l’époque du 19e siècle dans les châteaux de la région de Bruxelles. Les lucarnes placées dans les pans du brisis ont pour fonction d’éclairer et de ventiler les pièces à l’étage. Ces structures en saillie sont recouvertes d’un fronton triangulaire. 

La valeur patrimoniale globale

 

La maison de villégiature mansardée bénéficie d’une situation géographique appréciable, près du lac Rond. Sa valeur patrimoniale repose sur son ancienneté, son intérêt historique et sa valeur architecturale. Son édification présente un témoignage du passé et constitue un point de repère important sur une voie publique qui regroupe plusieurs bâtiments anciens. 

 

Les informations historiques 

 

La maison Biroleau McGuire présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L’ensemble témoigne des origines urbanistiques du noyau villageois et demeure un témoin significatif de premier magasin général érigé autour de 1860. 

 

La valeur architecturale 

 

La maison présente aussi une valeur architecturale. Cette typologie, élaborée en France sous le règne de Napoléon III, se veut une synthèse de l’architecture de la Renaissance et du classicisme français. D’abord réservée aux monuments publics et institutionnels, elle a rapidement été adaptée, de façon plus modeste, à l’architecture québécoise. Le style Second Empire plaît pour ses qualités esthétiques et aussi pour les avantages qu’offre la toiture mansardée ; elle dégage plus d’espace habitable sous les combles. 

 

Les personnages associés 

 

Plusieurs notables de Sainte-Adèle ont résidé́ dans cette demeure. Par eux figurent Cyprien Biroleau dit Lafleur, son fils Hormidas, Joseph- Achille Lajeunesse, Eusèbe Nolin, Henri Legault, Alphonse Gauthier et Jean McGuire. 

 

Les éléments caractéristiques 

 

- Sa situation en bordure de la voie publique, à proximité́ de l’église, dans l’ancien noyau villageois ; 

- Son volume imposant, dont les plans juxtaposés l’un à l’autre, l’élévation de deux étages et le toit mansardé ; 

- Les matériaux d’origine, le parement de bois à clin, les lattes de cèdre et les planches charnières ainsi sa maçonnerie de pierre des champs ; 

- Ses toitures et galeries couvertes d’un avant-toit ; 

- La présence de combles habitables et ses lucarnes;

- La composition symétrique des ouvertures.

Résidence ce John McGuire dans les années 1950. Collection Céline McGuire.

5. Résidence familiale de Jean Mcuire dans les années 1950. Collection Céline McGuire..png
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