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Maison Augustin-Norbert Morin

Maison Augustin-Norbert Morin (2605 rue de la Rivière)

 

Féru d’agriculture, avocat, fondateur du journal La Minerve, Augustin-Norbert Morin s’implique activement dans la défense des droits des Canadiens-français. Élu député en 1827, il est nommé président de l’Assemblée législative de 1848 à 1851, Augustin-Norbert Morin devient Premier ministre conjoint du Canada-Uni entre 1851 et 1855. Nommé juge en 1858, il rejoint la Commission chargée de la rédaction du premier code civil du Bas-Canada. L’honorable Morin meurt en 1865.

 

La réorganisation de l’administration des terres publiques dans le Bas-Canada, en 1842, s’amorce par la nomination d’un commissaire dans chaque partie de la province. Augustin-Norbert Morin occupe ce poste dans le canton d’Abercombie, situées au nord de seigneurie des Mille-Îles. 

 

Morin fait construire sur ses terres une maison de ferme, sur le haut d’une butte qui surplombe la rivière du Nord. Comme la mission catholique de Sainte-Adèle, ne sera créée qu’en 1846, c’est dans sa maison que le curé de Saint-Jérôme vient célébrer la messe. Pour soutenir les colons, Morin fait construire une carderie, une scierie et un moulin à farine. 

 

En 1843, à l’âge de quarante ans, il épouse Adèle Raymond et donne son nom à la nouvelle région qu’il entend coloniser : Sainte-Adèle.

 

Le docteur Joseph-Baptiste Lachaîne s’établit dans la région de Sainte-Adèle en 1861. Il fait l’acquisition des lots d’Augustin-Norbert Morin et est élu maire de 1865 à 1872. Il décède 6 ans plus tard, dans la maison ayant appartenu à Augustin-Norbert Morin.

 

Onésime Lamoureux arrive à Sainte-Adèle avec sa femme et ses douze enfants. En 1884, âgé de 48 ans, il acquiert de la succession de la famille Lachaîne, la terre et la maison de ferme.  

 

En 1902, Jean Rolland, s’installe dans la maison d’Augustin-Norbert Morin pour superviser les travaux de construction de l’usine de papier. Les Rolland acceptent d’effectuer d’importantes réparations à la maison. Les derniers descendants de la famille de Zoël Lamoureux quitteront le site au tournant des années 1990.

Gérald Gagné l’acquiert en 1997 et pour la première fois, la maison est transformée en gite. Cette nouvelle occupation commerciale nécessite de nouvelles transformations.

La description architecturale

La maison traditionnelle québécoise d’inspiration néoclassique apparaît chez nous autour de 1840. Parmi les principales caractéristiques, on retrouve un toit à deux versants retroussés et des ouvertures disposées de façon symétrique. On peut y voir deux ou trois lucarnes. La demeure se distingue également par la présence de fenêtres à battants. Deux ouvertures sont placées dans les murs pignons. Les chaînages d’angle, les retours de corniches et les colonnes sont également très présents. 

 

La maison est composée d’un plan rectangulaire principal et d’une dépendance, de dimension carrée. Les ouvertures, à l’époque peu nombreuses, sont disposées de façon symétrique, en façade principale. Aussi, lors de sa construction, la maison ne comptait que deux lucarnes, du moins en façade. La toiture à deux versants droits était retroussée. 

 

Les images prises en 1980 montrent que les lucarnes à pignons ont été enlevées et remplacées par une grande de lucarne rampante englobant les deux ouvertures dans les combles afin de placer une troisième fenêtre. Dans les années 1990, trois lucarnes à pignon distinctes ont fait ou refait leur apparition. Aussi, depuis les années 1970, un avant-toit recouvre la galerie et court sur deux façades. 

 

On remarque qu’à l’arrière, les trois lucarnes ont été décentrées pour répondre aux besoins d’éclairage, dans les combles pour le bâtiment principal et de certaines pièces, dans la partie ajoutée.  

 

Tout le parement en déclin de bois, posé à l’horizontal, recouvre la structure de la maison construite pièce sur pièce. On peut voir la partie brute du mur dans certaines pièces depuis l’intérieur. Les planches cornières sont présentes, de même que les encadrements de portes et les chambranles découpés autour des fenêtres. 

La valeur patrimoniale globale

La valeur historique 

 

La maison présente une valeur historique avec la présence d’Augustin-Norbert Morin. À titre de commissaire des terres, il a collaboré au développement de l’agriculture notamment par la mise en place de fermes modèles. Morin s’est impliqué sur les plans économique dans la création et le développement du village de Sainte-Adèle.

 

La valeur architecturale 

 

Au milieu du 19ᵉ siècle, la typologie de la maison villageoise traditionnelle québécoise d'inspiration néoclassique se développe un peu partout. Ces demeures répondent aux nouveaux besoins de la famille et des conditions climatiques. La construction de la maison en 1842, en fait l’un des plus anciens bâtiments de Sainte-Adèle. 

 

C’est sur ce site surplombant la rivière du Nord que Morin fait construire un moulin à carder et une scierie à l’intention de ses colons.  Il ajoute un moulin à farine qui devient si prospère qu’Adolphe Marier poursuit ses opérations jusqu’à Sainte-Agathe.  

 

C’est dans cette maison, avant la construction de la première chapelle, que les offices religieux sont célébrés. Le docteur Lachaîne y reçoit ses patients.

 

La valeur identitaire

 

Avocat, journaliste, député, chef parlementaire du Parti des patriotes, Augustin-Norbert Morin collabore à la réorganisation de l’administration des terres publiques et est nommé commissaire du canton d’Abercombie. 


Avec la présence du docteur Lachaîne, la maison est associée à d’autres personnalités, dont les meuniers Marier et la famille d’Onésime Lamoureux.

Maison A.-N. Morin dans Langevin-Lacroix, Edmond en 1923 .jpg

Maison Augustin-Norbert Morin. Photo Edmond Langevin-Lacroix, 1927.

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